Librairie Pierre Saunier

Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 marsNouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 marsNouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 marsNouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 marsNouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 marsNouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 marsNouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars

Baudelaire (Charles).
Nouvelles Fleurs du mal. Cinquième livraison. Le Parnasse contemporain. Samedi 31 mars. Avec trois lettres de Catulle Mendès à Charles Baudelaire.

Paris, Alphonse Lemerre, 1866 ; in-8, demi-maroquin bleu marine à coins, dos à nerfs orné de caissons et de filets à froid, tête or, non rogné, couverture de livraison conservée (Huser). 16 pp. chiffrées 65 à 80.

8 000 €

Cinquième livraison du Parnasse contemporain, recueil de vers nouveaux, datée du 31 mars 1866, entièrement consacrée à Baudelaire, sous une couverture dédiée. Le volume collectif du Parnasse contemporain paraîtra à la fin de l’année.

C’est la dernière publication du vivant du poète – elle réunit 15 poèmes pour une grande part inédits en volume : 6 poèmes proviennent des Épaves.

Épigraphes pour un livre condamné, L’Examen de Minuit, Madrigal triste, A une Malabaraise, L’Avertisseur, Hymne, La Voix, Le Rebelle, Le Jet d’eau, Les Yeux de Berthe, La Rançon, Bien loin d’ici, Recueillement, Le Gouffre, Les Plaintes d’un Icare.

Montées sur onglets, la plaquette comporte trois lettres a. s. de Catulle Mendès à Charles Baudelaire. Deux d’entre-elles concernent directement la présente publication pour laquelle Mendès a tenu, en quelque sorte, le rôle d’éditeur auprès de Baudelaire.

 

Mon cher Baudelaire,

Je vous remercie de votre très aimable lettre. Puisque vous avez eu avant nous cette idée de lecture, elle doit être bonne et cela nous encourage.

Mais ne croyez point que notre but soit de présenter chaque semaine au public cinq ou six poëtes nouveaux ! Cinq ou six poëtes dont les fondateurs de notre entreprise ; selon toute apparence nous n’en admettrons point d’autres.

La Revue Française est dirigée par un sot, M. Amat. Leconte de Lisle a été indignement trompé par lui. D’autres encore ont eu à s’en plaindre. Il me doit de l’argent qu’il ne me donnera jamais. D’ailleurs en général, la Revue ne paie pas. Encore une fois, merci, mon cher Baudelaire, et à bientôt. Votre Catulle Mendès. (2 pp. in-8, sans date)

 

Mon cher Baudelaire,

On nous a dit non, très poliment, et nous en avons été pour nos frais de publication.

Nous tentons autre chose, un Parnasse Contemporain ou Recueil de vers inédits des poètes de ce temps. Une très belle impression, cela formera au bout de 5 mois un gros volume. Nous paraissons par belles livraisons de 16 pages chaque samedi. On paie cent francs la feuille. C’est peu mais nous ne tenons pas absolument à ce que tous les vers soient inédits – ainsi donnez-moi : 1er ce qui a paru dans le Boulevard. 2e ce qui a paru dans La Revue nouvelle. On peut y ajouter le Madrigal triste de la Revue fantaisiste. Cependant, il est indispensable de mêler quelques pièces nouvelles à ces pièces anciennes. Vous en avez sans doute quelques-unes et serait souhaitable que le tout réuni formât un bloc homogène – et occupât une livraison entière. 16 pages, 28 vers à la page. Autre chose encore : pouvez-vous donner à ces pièces diverses une dénomination unique et originale ? Voila bien des exigences. Je m’en excuse. Envoyez-moi le plus tôt possible le plus de vers que vous pouvez. N’ayez aucune inquiétude. J’apporterai à la correction des épreuves le soin le plus minutieux.

Je ne puis vous donner d’autres détails tant je suis accablé par des affaires de toute sorte et ma lettre, très probablement, confirme l’état de trouble et de maladie d’ailleurs où je suis depuis trois ou quatre mois. Bien votre. Catulle Mendès 16, rue de Douai (2 pp. in-8, janvier 1866)

 

Mon cher Baudelaire,

Veuillez, par le plus prochain courrier, me renvoyer vos épreuves corrigées. Une minute de retard empêcherait la livraison de paraître.

Je n’ose pas vous promettre de maintenir les pièces dans l’ordre même que vous indiquiez. Il se rencontre souvent des difficultés de mise en page qui sont invincibles. Cependant, je déploierai la plus grande vigilance mêlée au plus grand respect.

Etes-vous content du choix que j’ai fait ? J’ai pris pour cela l’avis de nos meilleurs amis.

J’ose vous proposer le titre de Nouvelles Fleurs du mal – qui nous serait très avantageux.

Je vous supplie de me renvoyez immédiatement les épreuves.

Bien à vous. Catulle Mendès 16, rue de Douai

Vous recevrez cent francs samedi matin ou dimanche en même temps que six exemplaires.

 

Cette dernière (3 pp. in-12, enveloppe conservée) fut postée le 18 janvier 1866, rue Saint-Lazare. Elle arriva à Bruxelles le lendemain comme en témoigne l'oblitération postale au verso. Baudelaire a inscrit le nom Catule (sic) Mendès sur le recto de l’enveloppe.

A la mi-mars 1866, à cause de la syphilis, l’état de santé de Baudelaire s’est aggravé, des troubles cérébraux se sont déclarés. Le 31 mars l’ictus a pris sa forme hémiplégique, irréversible. Baudelaire n’aura jamais l’occasion d’exprimer sa satisfaction ou son mécontentement quand lui parvint début avril la livraison du Parnasse contemporain – ironie du sort, elle porte la date du 31 mars 1866 … 

Ces trois lettres proviennent de la vente « Charles Baudelaire Fond Aupick / Narcisse Ancelle » du 30 novembre 2009 – lot 45.

Bel exemplaire, élégamment établi par Huser – en digne successeur de Lortic (le père bien sûr) …